Bonjour à toutes les deux !
 
Merci à vous d’avoir accepté cette petite interview spéciale autour du sujet de la préparation de compétition !
 
Nous profitons de la récente médaille d’argent de Nathalie Lecrosnier au Championnat de France et de sa participation aux Championnats du Monde pour mettre un peu en lumière tout ce travail de coaching que vous faites en amont de l’instant T : comment vous intervenez, à quel niveau, ce que ça apporte à vos élèves… et ce que ça vous apporte à vous aussi évidemment !
Le coaching pour les athlètes est un travail qui se fait dans l’ombre, en secret, pour conserver toute la surprise sur scène. Aussi, on en sait peu sur votre façon de travailler, vos méthodes, vos conseils… Ce petit article permettra aux futurs athlètes d’appréhender leur préparation avec plus de connaissance sur le sujet !
 
 
En quelques mots : Sophie Antoine (ancienne directrice et prof de Pole Dance and Co) et Céline Garbay (prof iconique du studio que l’on retrouve avec plaisir depuis quelques mois après une pause maternité !) êtes toutes deux connues pour vos qualités complémentaires qui permettent de travailler sur tous les aspects d’une chorégraphie : rigueur, technicité, artistique et émotion.
C’est de votre amitié commune qu’est née cette collaboration, qui s’est faite naturellement, lors de demandes de coaching ! Notamment pour Paloma sur plusieurs de ses compétitions (médaille d’argent en 2018 en Junior A au Championnat interrégional Pole Dance Sud et de bronze en 2019 en Junior B), Lilou (5e en 2019 en Junior B au Championnat interrégional Pole Dance Sud, médaillée d’or au Pole Art Italy 2020), Amandine (15e au Pole Art Italy Amateur 2021) et Nathalie en 2021 (médaille d’argent en Master 1 femme au Championnat de France 2021 et 13e au Championnat du Monde Master 40 2021).
Céline Garbay (photo : Loriana Lorenzon) et Sophie Antoine (photo : Dimitry Roulland)
Pouvez-vous nous expliquer comment vous travaillez avec un élève pour le préparer ? 
Céline : On essaie d’être au maximum dans l’écoute et dans le partage. Il y a d’abord un gros premier échange durant lequel on pose les bases : attentes, objectifs, budget, logistique…
Sophie : Oui, on a besoin en premier lieu de connaître le niveau si on ne connait pas l’élève. En général, on demande des vidéos en spin et static ou un freestyle en direct pour évaluer le niveau, mais aussi le style de la personne. On a besoin de faire un bilan pour savoir qui il/elle est, pourquoi il/elle veut faire la compet , ses motivations, son message, ce qu’il/elle veut exprimer.
Céline : Exactement et ensuite il va y avoir des cours en réel, parfois en visio, beaucoup d’échanges par téléphone, messagerie. En parallèle, on se voit pas mal à côté avec Sophie pour échanger et créer. Il y a du travail en direct avec l’élève mais également beaucoup à côté (recherche, création).
Sophie : Par exemple, après le point avec l’élève, on se voit avec Céline pour échanger et faire un retour sur ce bilan. On va ensuite commencer à réfléchir à l’idée générale de la presta, une atmosphère, la musique… Si c’est validé par l’élève, on continue et arrive alors le découpage musique et la répartition de nos tâches à chacune.
Sur quels aspects de la préparation intervenez-vous ? 
Sophie : En fait on intervient sur tous les aspects de la compet. Et quand l’élève a décidé d’y participer, la compet prend une grande place dans sa vie et du coup nous aussi !!
Céline : Cela va dépendre des attentes de l’élève, de son temps de disponibilité, de son budget, du timing vis-à-vis de l’échéance… Une fois bien définies ses attentes et ses besoins, on va l’accompagner tant sur la partie spécifique de la routine avec la création des combos, de la chorégraphie, l’univers artistique (musique, costume, maquillage, lumières, X factor…) que sur la préparation physique et mentale (renforcement, soutien psychologique, conseil en nutrition, soutien psychologique, préparation spécifique à l’expérience de la compétition, GROS soutien psychologique 😛 ). Il nous arrive aussi d’accompagner l’élève pour la partie logistique quand ça se présente.
Combien de temps avant la date fatidique conseillez-vous de commencer   faire appel à un coach ? À quelle fréquence ? 
Céline : Je dirais que 6 mois ça commence à être intéressant.
Sophie : Oui, au moins 6 mois !
Céline : Après, on s’adapte à l’urgence. Mais on se doit pour l’élève d’être objectives et rationnelles, si on sait que c’est pas gérable niveau timing, on le dit. Donc plus on a de temps, mieux c’est !
Sophie : Pour la fréquence, en moyenne 2 fois par semaine : une fois Céline, une fois moi. Après il y a des phases où on va bosser à fond la méthode et la qualité de mouvement. Et après on va mettre l’accent sur l’expression et l’énergie.
Céline : Et en général, ça s’intensifie à l’approche de l’événement et là on peut se voir jusqu’à 3 fois par semaine…parfois même Sophie et moi en même temps. Et ça c’est sans compter les coups de téléphone et les milliards de sms 🙂
Comment gérez-vous les périodes de stress/remise en question d’un athlète en préparation ?
Céline & Sophie : Que ce soit en compet ou en presta, on sait ce que traverse l’élève pour l’avoir vécu. Du coup on partage nos expériences. On recentre sur l’essentiel, les motivations de départ, on accorde du temps et de l’écoute. On essaie d’être le plus juste possible dans notre soutien – quand il faut secouer et faire un électrochoc on n’hésite pas à le faire – mais globalement on est assez maternelles… en tous cas bienveillantes et positives.
Quels sont les avantages de faire appel à un coach pour préparer une compétition ?
Céline & Sophie : Dans la mesure où on gère beaucoup d’aspects, l’élève peut dédier toute son énergie et son temps à la bonne exécution de sa préparation et à en profiter pleinement car ça reste avant tout une belle expérience. Et puis, une compétition c’est éprouvant à la fois physiquement et nerveusement donc ne pas être seul.e dans cette aventure et se sentir soutenu.e c’est juste énorme parfois. Et si en plus c’est fait par des personnes dont c’est le métier et en plus sympa, c’est que du bonus.
Et préparer une compétition seul, est-ce possible ?
La réponse est dans les réponses précédentes ! ;P
Sophie : En soi, c’est possible, rien ne l’interdit, en tous cas c’est légal !
Céline : Possible mais très difficile. Le truc, c’est qu’on a un oeil critique précis, on sait ce qui est exigé et attendu et comme on ne monte pas sur scène au final, on reste objective face au cap à tenir. Par exemple, quelqu’un qui va être très souple va avoir tendance à n’envoyer que des tricks de souplesse pour le démontrer. Perso, j’ai horreur de ça. Il faut bien se connaître et jouer avec ses armes mais aussi savoir être stratégique.
Quelles sont les qualités à avoir pour se lancer dans de la compétition ?
Sophie : Le mental, un certain niveau technique minimum, pas en terme de difficulté mais en terme de qualité.
Céline : Du travail et une vraie motivation à monter sur scène, quelque chose à raconter.
Céline & Sophie : De l’engagement +++
Qu’est-ce que cette partie de votre travail vous apporte, par rapport aux cours traditionnels ? 
Céline & Sophie : C’est une aventure très enrichissante avant tout, tant dans la rencontre et l’échange privilégié avec l’élève que dans la création et le travail en binôme.
Si vous deviez donner chacune un conseil ultime pour préparer une compétition ?
On va en donner deux chacune :
« Bon chance ! » (Sophie)
« Ouiiiiiiiiiiiii, active ton bouuuuuuuuuuuuuuuuuleeeeeeeee !!! » (Céline)
Et sinon :
Sophie : Crois en toi, car nous on y croit !
Céline : Mets de l’intention dans chaque chose, chaque action, aussi petite soit-elle.

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